Pour tout ceux qui ne connaissent pas encore le massage thaïlandais, voici une présentation non pas technique, mais globale de ce massage. Massage de bien-être autant que de santé, le massage thaï est l’un des plus complets et des plus riches qui soit. Chez Biloba Massage pas moins de trois masseurs sont spécialisés en massage thaïlandais (voir Massages-Bruxelles). Gilles Thuriaux, formateur dans cette discipline, nous explique les grands principes de ce massage ancestral.
Un élément fondamental de la médecine traditionnelle
La médecine traditionnelle thaï repose sur la circulation naturelle de l’énergie dans le corps et de la théorie/application des 4 éléments (eau terre feu air) qui aident à maintenir/constituent cet équilibre et la nature. Comme en Chine ou au Japon, des méridiens sillonnent tout le corps et c’est sur ceux-ci appelés « Sen Sib » (ligne Sen) que le massage thaï agit. Ils ne correspondent ni par leur emplacement ni par leurs fonctions à un organe ou un viscère comme dans l’acupuncture et le shiatsu. Par contre en tant que grands axes routiers de l’énergie, la démarche est identique.
On peut diviser, selon les traditions, la médecine traditionnelle thaïe en 3 points correspondant à sa vision globale de l’être humain. Il y a le corps, le cœur/esprit et l’énergie qui lie le tout ensemble.
A chacun correspond une médecine ; les herbes et régime pour le corps, le bouddhisme et le chamanisme pour le cœur/esprit et le massage pour l’énergie. Ils sont interdépendants et de mêmes proportions. Ainsi, un déséquilibre dans l’un a des répercussions sur les deux autres, parallèlement, un soin particulier doit leur être apporté afin d’assurer un post-traitement global efficace.
Si le tai chi chuan est un art martial déguisé en gymnastique ou en psychomotricité orientale, on peut également comparer le massage thaï (Nuad Thai) à un traitement énergétique déguisé en massage plus ou moins vigoureux. La réflexologie dont on parle tant dans un massage des pieds thaïlandais ne représente qu’une petite partie de la séquence. Ce sont deux disciplines complémentaires et très efficaces mais complètement différentes.
Le massage thaïlandais est profondément traditionnel, rituel et spirituel. Traditionnel par ses techniques originales héritées, et répétées à travers les âges ; rituel par les pensées/paroles/gestes qui précèdent, accompagnent et suivent un massage ; et enfin spirituel par la philosophie/état d’esprit qui anime/sous-tend le massage.
Massage thaïlandais : choisissez bien votre masseur
Le masseur incarne et insuffle la technique. Le corps du massé va intégrer ce souffle et orienter le masseur. Il n’y a plus masseur et massé, mais un mouvement perpétuel, mu par l’énergie qui de par sa nature se meut là où c’est nécessaire. C’est un échange. A partir de ce moment-là le massage devient instinctif puisque c’est le corps du massé qui montre la route à masser.
Cette écoute, ce dialogue, cette unité sont un des piliers d’un massage traditionnel thaï, un de ses constituants spirituels tout comme le principe de « Metta » en pâli (langue par excellence des textes bouddhiques). On traduit suivant ce terme par amour bienveillant (loving kindness), mais ce n’est pas tout à fait exact. On pourrait prendre tous les synonymes d’amour, d’amitié, de compassion, désintéressement, etc., et les mettre tous ensemble sans pouvoir remplir toute la gamme de significations de Metta. Le Bouddha prit comme exemple l’amour d’une mère pour son fils dans un de ses enseignements.
Le masseur se démarque entre-autres par sa présence/ non présence, une écoute libre de tout jugement, un respect sacré du corps massé et une conscience de chaque instant tout en restant fluide dans ses déplacements. C’est une méditation partagée et une mise en mouvement du principe Metta. Plongés dans cette dynamique, le corps et l’esprit du massé tendent peu à peu vers un processus d’harmonisation ; état de détente progressive, constructive et curative. Il en va de même pour le masseur ; une respiration, une position et un mouvement justes permettent d’emmagasiner de l’énergie tout en massant et de se masser par la même occasion. Si l’on ressort fatigué ou vidé après plusieurs massages thaïlandais, c’est qu’il y a quelque chose à changer/améliorer dans ou autour de la technique/de soi.
Le déroulement d’une séance de massage thaï
Une séquence de massage thaï complète du corps, à l’huile ou sans, commence la plupart du temps par les pieds et finit par la tête ou l’inverse. Une égale importance est accordée aux membres inférieurs et supérieurs pour des raisons énergétiques, anatomiques, mécaniques et physiologiques.
En massage, les zones de tensions par rapport à leurs sources, au premier abord, sont rarement au même endroit et l’on masse généralement en premier, la zone correspondante en miroir ou une des zones dépendantes. Si l’on a mal aux vertèbres lombaires, masser/presser la cuisse préalablement pourrait sembler étrange mais au point de vue musculaire (les muscles dont les tendons sont attachés aux os de la hanche et du fémur), c’est une étape indispensable dans un massage du corps couché et complet. Il y a toujours moyen, une fois comprise l’application d’une technique, de l’adapter à notre constitution. L’important étant de connaître, ressentir, pouvoir transmettre la séquence originale, l’affiner si possible et de l’adapter au(x) besoin(s). Masser sans travailler sur soi avant un massage ou quotidiennement peut considérablement réduire ses bienfaits.
Conclusion sur le massage thaï
Le massage thaï requiert du masseur une bonne connaissance de son corps et une très bonne utilisation de celui-ci. On n’enseigne que très rarement la manière d’appliquer une technique de massage en se servant de sa colonne vertébrale et de son ventre. C’est un mouvement permanent et heureusement régénérateur. Le corps entier devient ou applique la technique. La différence pour le massé comme pour le masseur est sans équivoque.